Séjour à la Maison du Potier
Le tourisme créatif est un concept pour lequel on a beaucoup d’égards. Après tout, même si le fait de voir de belles choses en voyage est enthousiasmant, le fait d’en créer l’est d’autant plus. Chez Arrimage, nous sommes fiers des activités offertes par les artistes et artisans d’ici et, surtout, on adore les vivre. Arielle Chevarie, agente culturelle, s’est fait plaisir en allant du côté d’Old Harry, à la Maison du Potier, vivre deux ateliers de poterie.
Je n’étais jamais entrée à la Maison du Potier. C’est grand, c’est éclairé, c’est coloré; la boutique et l’atelier débordent. Chaque pièce est unique, tournée et peinte à la main.
Géraldine Cyr et son équipe offrent deux ateliers pour tous les âges : une expérience de tournage de l’argile ainsi qu’une activité de peinture de poterie. Géraldine nous fait vivre son quotidien.
J’ai commencé par le tournage. Elle m’a tendu un tablier et m’a dit que j’allais avoir de la difficulté à m’asseoir au tour avec ma jupe. Elle n’avait pas tort : je suis sortie de l’atelier avec de l’argile plein la jupe et un grand sourire au visage.
Trois essentiels du tour : la pédale qui contrôle la vitesse de rotation du morceau d’argile, nos mains pour former la pièce et de l’eau, beaucoup d’eau, afin que nos mains glissent sur l’argile.
Pas besoin de force pour le tournage. Il suffit de quelques mouvements contrôlés et la vitesse de rotation fait le travail à votre place. Après deux ou trois mouvements bien placés, dictés par Géraldine, mon bol a pris forme. Qu’il est beau! Je n’en reviens pas, c’est moi qui ai fait ça? Géraldine a mis mon trésor de côté pour la cuisson, prenant soin d’y inscrire mon nom. Nancy, qui peint les pièces, m’a demandé quel dessin je voulais. Ce n’est pas une question très facile! Qu’est-ce que je souhaite voir au fond de mes céréales tous les matins? À bien y penser, le seul fait de me dire que j’ai fait moi-même mon bol de céréales, du tournage de l’argile au versage du lait, allait suffire à bien démarrer ma journée.
Je savais déjà que l’atelier de peinture sur poterie allait être formidable. J’ai entraîné ma mère direction Old Harry pour qu’elle vive l’activité avec moi. Géraldine nous a permis de prendre n’importe quel biscuit de son étagère. Et non, je ne parle pas de collation. En poterie, un biscuit est une pièce qui n’a atteint que la moitié de la cuisson requise. Elle est donc assez solide pour qu’on puisse la manipuler et la peindre, mais devra retourner au four pour être finalisée. J’ai choisi une belle assiette creuse et ma mère s’est laissée tenter par une tasse.
Entourée des œuvres de l’atelier, de l’inspiration au centimètre carré, j’ai cherché quel dessin allait agrémenter mon assiette. J’ai finalement trouvé en voyant les cordes à linge de Nancy flotter sur les pièces dans les étagères. Ma mère s’est inspirée d’une image de vélo trouvée sur Internet.
Il n’y a pas de limite de temps pour l’atelier de peinture, tout dépend de sa vitesse d’exécution et de son ambition. On y est restées un bout, peignant chaque détail en profitant des conseils des uns et des autres. On aurait dit qu’on faisait partie de l’équipe. Des touristes en visite dans l’atelier pensaient que nous étions en train de peindre pour la maison. Disons que ma jupe barbouillée d’argile ne contribuait pas à défaire ce malentendu.
Le soleil inondait la mer et les caps d’Old Harry lorsque nous sommes sorties de l’atelier. Après un accueil si chaleureux, on aurait voulu ne plus partir. On se réconforte en se disant que d’ici quelques jours, il faudra bien revenir chercher nos pièces.