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Se faire connaître grâce au numérique: visibilité, découvrabilité et métadonnées

Image par Karolina Grabowska de Pixabay

Technophiles ou technophobes, nous pouvons dorénavant grâce au numérique nous organiser en mode collaboratif, diffuser notre travail autrement et créer un univers qui repousse la limite des médiums artistiques classique. Premier d’une série de trois, cet article vulgarise un des impacts des nouvelles technologies sur le milieu culturel : se faire connaître au temps du numérique.

Comme dans tout bon changement, franchir la barrière des mots aide à apprivoiser la « bibitte ». Clarifions donc certains termes.

Présence en ligne/visibilité

Notre visibilité comprend tous les comptes médias sociaux, sites web et interactions que nous avons sur internet. Site web, Facebook, Instagram, blogue, balados et bien d’autres en font parties. Chaque action que nous portons au nom de notre pratique culturelle et chaque mention de celle-ci par d’autres sur le web forme notre présence en ligne.

Découvrabilité

La découvrabilité désigne le potentiel d’un contenu culturel en ligne à capter l’attention d’un auditoire. Pour être découvrable, il faut que notre présence en ligne soit faite de contenu en images et en mots pertinents qui serviront à nous trouver. De cette façon, même un internaute qui ne nous connaît pas réussira à nous trouver.  Par exemple le mot « organisme culturel GÎM » devrait nous mener à Culture Gaspésie ou à Arrimage lorsqu’on les recherche sur internet.

Algorithme

Jean-Robert Bisaillon de Québec Numérique décrit un algorithme comme une suite d’instructions qui permet d’obtenir un résultat, un peu à la manière d’une phrase mathématique. Pour faire plus simple, le Kids Code Jeunesse explique que les algorithmes travaillent de manière invisible derrière nos écrans et analysent nos comportements pour façonner ce que nous voyons en ligne. Par exemple, l’algorithme de Facebook détermine ce qui apparaît sur notre fil d’actualité en fonction du contenu que nous visionnons. Les changements apportés à cet algorithme auront donc une incidence sur l’information que vous consulterez.

Métadonnées

Les métadonnées sont les données qui décrivent un contenu pour aider à sa compréhension. Dans le cas d’un spectacle de danse, les métadonnées attachées pourraient être le nom de la chorégraphe, le lieu de la représentation ou le type de danse qu’on y retrouve. Aujourd’hui, les données sont codées pour être lisibles par des robots qui parcourent internet à la recherche de nos questions. Les métadonnées sont donc les éléments qui permettent aux moteurs de recherche de nous trouver.

Marketing numérique

Nul besoin d’être un génie informatique pour en faire, vous en faites probablement déjà ! Le marketing numérique c’est l’ensemble des actions que nous posons sur le web (sur vos téléphones, iPad et autres) dans le but de rejoindre et d’attirer notre public.

 

Ce que représente la manne numérique pour le milieu culturel

Le marketing numérique permet aujourd’hui de se faire connaître et reconnaître à faible coût. Les Facebook, Instagram, YouTube, Vimeo et autres de la toile permettent aux acteurs du milieu culturel de promouvoir leur travail sans se soucier des limites géographiques. Notre communauté évolue avec lui et le partage de nos créations est de plus en plus facile. Partager nos créations est de plus en plus accessible ! Blogues, vidéos, balados, page d’artistes sur les médias sociaux, interactions par les applications de messagerie et sites web nous rapprochent quotidiennement de nos publics qui en redemandent. En 2017, c’est huit adultes québécois sur dix qui ont regardé du contenu vidéo sur internet selon une enquête du CÉFRIO. Pour nous faire rayonner notre art et notre culture, une présence en ligne maintenant est primordiale.

Le numérique en culture rapproche Montréal ou même Paris de nos communautés culturelles locales. Nous pouvons aujourd’hui sélectionner notre auditoire idéal sans quitter nos milieux de vie, que l’intéressé soit un habitué des soirées locales de poésie ou le passionné de marionnettes en plein cœur de Monaco.

 

Le numérique ; un couteau à double tranchant

Chaque bonne chose vient avec son lot de défis. Dans le contexte actuel de transformation numérique de la culture, il est de plus en plus difficile d’accéder au contenu produit localement malgré une apparente démocratisation des moyens de diffusion. Ce n’est pas parce qu’un événement Facebook est créé ou qu’un site web est mis en ligne que les gens vont soudainement faire la queue.

Les moteurs de recherche doivent composer avec une quantité astronomique de sites web, de pages de réseaux sociaux et de gazouillis de toutes sortes. Les résultats de recherche sont classés pour déterminer lequel sera en haut de la liste. Ces résultats ne sont malheureusement pas tous égaux, tant dans la qualité du contenu que dans leur nature. Certaines compagnies déboursent des sommes importantes pour s’assurer que leurs chaussures, concerts ou repas se retrouvent en haut de la page de résultats. La recette de pain aux bananes de Ricardo se retrouve en haut la liste pas nécessairement parce que c’est la meilleure, mais parce qu’elle est référencée par des métadonnées bien construites et probablement grâce à un budget dépensé par notre sympathique cuisinier.

 

Opportunité ou limitation, à nous de choisir

Les opportunités liées au numérique abondent. Le public est toujours aussi friand de culture, il la consomme simplement différemment. Nous ne sommes plus limités par notre situation géographique. Nous pouvons mieux contrôler notre image et le message que nous voulons véhiculer sans devoir passer par des intermédiaires.

Il faut toutefois tenir compte des enjeux liés à l’ouverture que cette communication de masse apporte au milieu. L’offre culturelle en ligne grandit au même rythme qu’elle se démocratise. Les habitudes de consommation de la culture changent et les moyens d’atteindre nos publics aussi. Il est aujourd’hui nécessaire d’être non seulement visible, mais surtout « découvrable » pour assurer la présence de notre culture locale.

Le milieu culturel travaille en ce moment à mettre en commun ses ressources pour trouver des solutions comme Métamusique et Footlight, deux solutions qui amélioreront la découvrabilité de la musique et des événements culturels au Québec. Et ce n’est que le début. Se faire connaître grâce au numérique est une opportunité que la force de notre communauté peut résoudre.

 

Pour ceux qui veulent pousser la réflexion plus loin :

 

Emie Gravel
Agente de développement culturel numérique de la Gaspésie et des Îles
Chez Culture Gaspésie : 581 364-0225 ou 1 800 820-0883 | adn@culturegaspesie.org
L’agente de développement culturel numérique a pour rôle de faciliter la transformation numérique que vit le milieu culturel et de l’aider à en comprendre les potentiels à venir. Elle a le mandat de travailler à la concertation des milieux locaux et provinciaux, la formation des membres et des organismes sur le numérique, de tenir une veille des innovations culturelles numériques ainsi que d’aider aux projets numériques sur le territoire de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

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